Jour 2: Lille – Houthalen

• Lille – Houthalen, 106 kilomètres.
• Véloroute iconique : la Route des Campines
• Hébergement : Hôtel de Boskar à Houthalen

Le lendemain matin a également commencé par une aventure qui mouille, mais cette fois-ci, indésirable. Une forte averse d’automne s’était installée en plein été campinois. En ce jour, nous allions parcourir notre étape la plus longue : 108 kilomètres, direction Houthalen, notamment à travers la Vallée de la petite Nete. Sur le canal Bochelt-Herentals, nous avons petit-déjeuner sur un bateau crêpes (pannenkoeken-boot). L’embarcadère craquait sous mes pieds lorsque je suis monté à bord. Derrière le bateau se trouve la tour Sas4 Dessel, avec vue sur la région et sur les premiers terrils ; des montagnes artificiellement formées de pierres et de gravats extraits des mines, désormais à l’arrêt. Sur un chemin de halage, nous avons suivi le canal pendant plusieurs kilomètres, l’armérie maritime fleurissant les champs. Nous avons tourné à hauteur du National Park Bosland, une zone continue de bruyères, de tourbières et de forêts mixtes. On y trouve également l’attraction Pédaler dans les arbres. En empruntant un pont en double cercle de sept cent mètres de long, nous avons débouché entre les cimes des arbres. Une belle construction, pour laquelle beaucoup de gens semblent vouloir rouler quelques kilomètres. Plus impressionnant encore que ce joyau d'architecture au cœur de la forêt, nous découvrions le cimetière allemand un peu plus loin, où nous nous sommes arrêtés pour contempler les dizaines de milliers de croix blanches, empreintes de la souffrance de la guerre, dans un magnifique parc bien entretenu.

La deuxième partie de notre balade à vélo nous a emmené dans la région minière, avec les terrils de Beringen et Zolder. Le domaine De Schacht rappelle la fermeture de la mine dans cette partie de la Belgique, en 1992. Ce puits de mine, ou chevalement, fait une énorme impression ; une construction métallique puissante, haute comme une tour. Le jour suivant, nous découvririons l'histoire de la mine et nous entrerions dans la zone minière autour de Genk, où mon grand-père polonais a travaillé sous terre pendant des années. Mais d’abord, le Boskar à Houthalen nous attendait, la seule fois où nous avons logé dans un hôtel. Nous y avons dégusté un véritable dîner campinois. Le Steppegras. Des frites très fines empilées tel un terril dans mon assiette, avec en dessous un morceau de filet pur et une sauce au poivron et à l'oignon, brevetée par un vieil homme mystérieux. Mon steppegras a été préparé par le chef Antonio, un Espagnol, avec qui nous avons eu une agréable conversation. Il a suivi sa petite amie ici, où les fruits de mer de la maison et la cuisine de la Galice lui manquent. « Mais j’ai appris à faire du steppegras », a-t-il dit avec le sourire.